Congrès Hlm 2025 : le Mouvement réclame le retour d’un État stratège du logement social
Le vendredi 26 septembre 2025
Immobilier et économie
Le 85e Congrès Hlm, qui s’est tenu à Paris du 23 au 25 septembre 2025, a rassemblé plus de 32 000 participants, un record d’affluence pour cet événement majeur du secteur. Placé sous le thème des « qualités du logement social », il s’est conclu par l’adoption d’une résolution intitulée « Faire plus, faire mieux, faire ensemble ».
Emmanuelle Cosse
Une crise du logement sans précédent
Les acteurs du Mouvement Hlm rappellent l’ampleur de la crise : près de trois millions de ménages sont aujourd’hui en attente d’un logement social adapté, soit près de 10 % des foyers français. L’inflation des coûts de construction, la transformation de logements familiaux en hébergements touristiques, la hausse des taux d’intérêt ou encore l’impact négatif de la Réduction de loyer de solidarité (RLS) fragilisent durablement la capacité de production des bailleurs sociaux.
Les conséquences sont jugées dramatiques. Les jeunes actifs et les étudiants sont exclus des grandes métropoles. Les familles sont pénalisées par le poids croissant du logement. Les tensions sociales pourraient permettre l'accession au pouvoir de démagogues et populistes qui exploitent ce sentiment d’injustice.
L’appel à une loi de programmation du logement
Face à cette situation, l’Union sociale pour l’habitat (USH) plaide pour le retour d’un État stratège, financeur et régulateur. Elle appelle à une loi de programmation du logement afin de donner visibilité et stabilité aux acteurs, à rebours des ajustements budgétaires annuels.
Régulation et programmation, les maîtres-mots
Dans son discours de clôture, l’ancienne ministre Emmanuelle Cosse, présidente de l’USH, a insisté sur la nécessité de renouer avec la régulation et la programmation :
« Investir 1 euro d’argent public dans le logement, c’est en retrouver 2,5 dans les comptes publics, tout en libérant nos concitoyens du fardeau du manque de logement »
Elle a également alerté sur la spéculation foncière, la multiplication des locations temporaires au détriment du logement permanent et l’urgence de soutenir un appareil productif menacé dans le bâtiment et la promotion privée.
Une grande alliance pour le logement
Le Mouvement Hlm propose la constitution d’une « alliance d’intérêt général » entre l’État, les collectivités locales, les bailleurs, les entreprises du bâtiment, mais aussi les habitants. Les élus locaux sont particulièrement appelés à s’engager à la veille des élections municipales de mars 2026 : les Hlm les exhortent à devenir des « maires bâtisseurs » et à considérer le logement social comme un levier d’action plutôt que comme un problème