Des contrôles massifs pour endiguer les fraudes

La suspension estivale, effective depuis le 23 juin, avait pour objectif d’examiner près de 25 000 dossiers de subventions, représentant 935 millions d’euros potentiels. Ce travail a permis d’éviter 36 millions d’euros de fraudes et de retirer l' agrément aux entreprises concernées. Quelque 14 000 dossiers supplémentaires, pour 600 millions d’euros d’aides, restent sous surveillance. Une opération qui illustre les dérives d’un dispositif victime de son succès, avec des intermédiaires parfois tentés par les effets d’aubaine.

Un dispositif recentré sur les plus modestes et les logements énergivores

Le gouvernement a décidé de limiter désormais l’accès aux rénovations d’ampleur aux seuls logements classés E, F ou G. L’objectif est clair, accélérer la sortie des « passoires thermiques », dont la location est progressivement restreinte depuis la loi Climat et résilience de 2021.

Par ailleurs, à compter du 30 septembre 2025, quel que soit le nombre de classes gagnées sur le DPE, le taux de subvention des travaux par le dispositif MaPrimeRénov’ (il s’agit du taux de prise en charge sur le montant hors taxes des travaux) est de :

45 % pour les ménages aux ressources intermédiaires ;
10 % pour les ménages aux ressources supérieures.

À partir du 30 septembre, le plafond des dépenses éligibles à MaPrimeRénov’ sera revu à la baisse : il passera à 30 000 € pour un projet permettant un gain de 2 classes sur le DPE, et à 40 000 € pour un gain de 3 classes ou plus, contre 70 000 € auparavant pour une amélioration d’au moins 4 classes.

Aussi, le “bonus de sortie de passoire” est supprimé/

Une stratégie pilotée au niveau local

Pour encadrer le rythme d’instruction, le gouvernement a fixé une cible de 13 000 nouveaux dossiers d’ici la fin 2025. Des objectifs par territoire, assortis d’un suivi hebdomadaire, seront publiés pour permettre aux collectivités et aux acteurs de la rénovation d’anticiper la dynamique locale. Les dossiers déposés d’ici décembre seront instruits au premier trimestre 2026, sous réserve de l’adoption de la loi de finances.

Les guichets destinés aux copropriétés, eux, restent ouverts sans changement, même si des ajustements sont attendus pour 2026.

Une montée en puissance spectaculaire

La rénovation d’ampleur connaît une progression fulgurante. Au 12 septembre 2025, 71 828 rénovations globales avaient été engagées depuis le début de l’année, presque deux fois plus qu’un an plus tôt (37 626). À l’inverse, les opérations monogestes reculent (137 949 dossiers contre 181 288 en 2024), traduisant le choix assumé des pouvoirs publics de privilégier les interventions globales, plus coûteuses mais aussi plus efficaces dans la lutte contre la précarité énergétique.