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Quand l'instabilité politique fait trembler le crédit immobilier

Le lundi 6 octobre 2025

Immobilier et économie

La démission inattendue de Sébastien Lecornu, moins d’un mois après sa nomination à Matignon, a ravivé les tensions sur les marchés financiers. En pleine instabilité institutionnelle, le climat d’incertitude pourrait se traduire par une nouvelle poussée des taux de crédit immobilier, au moment même où le marché commençait à respirer.

Quand l'instabilité politique fait trembler le crédit immobilier
Hausse des taux

Une instabilité politique aux effets économiques immédiats

La France traverse une zone de turbulences sans précédent. Après plusieurs épisodes gouvernementaux avortés et la démission de la ministre du Logement, Valérie Létard, la confiance des investisseurs s’effrite.
Or, les professionnels de l'immobilier le savent bien, cette confiance est un pilier central du financement public et privé. Lorsque l’État peine à donner des signes de stabilité budgétaire et politique, les marchés exigent des taux plus élevés pour acheter sa dette. Et cette mécanique se répercute presque instantanément sur les crédits immobiliers.

 

L’OAT 10 ans, baromètre de la nervosité

Premier indicateur de cette tension : le taux de l’OAT 10 ans, référence pour les banques dans la fixation des taux immobiliers, a grimpé à 3,6 % au lendemain de la démission du Premier ministre, contre 3,5 % une semaine plus tôt.
Une hausse encore limitée, mais significative : elle traduit la fébrilité des marchés et pourrait, si elle se confirme, contraindre les établissements bancaires à réviser leurs barèmes.

Actuellement, les taux moyens pratiqués par les banques s’établissent autour de :

  • 3,10 % sur 15 ans,
  • 3,30 % sur 20 ans,
  • 3,50 % sur 25 ans.

Ces niveaux, quasi stables depuis le printemps, avaient permis un léger redémarrage du marché. La production de prêts immobiliers, tombée à 7 milliards d’euros par mois début 2025, atteignait 13 milliards fin septembre, selon la Banque de France.

Des banques de plus en plus prudentes

Mais cette reprise pourrait être de courte durée. Face à un environnement politique instable, les établissements bancaires tendent à se replier : durcissement des critères d’octroi, allongement des délais de traitement, réévaluation du risque de défaut. Les banques détestent l’incertitude, qu’elle soit économique ou institutionnelle. 

Une crise politique qui touche aussi la politique du logement

Au-delà des taux, la crise institutionnelle désorganise la conduite des politiques du logement. La démission de Valérie Létard, qui a refusé de rejoindre un nouveau gouvernement, laisse plusieurs réformes en suspens dont le tant attendu statut du bailleur privé. Pour les investisseurs comme pour les primo-accédants, l’absence de visibilité s’ajoute au poids des taux et entretient l’attentisme.