Taxe foncière 2025 : des hausses contrastées selon les territoires
Le mardi 30 septembre 2025
Réseaux et franchises
Chaque automne, la réception de l’avis de taxe foncière demeure un moment redouté par les propriétaires. En 2025, cette contribution locale connaît une nouvelle hausse : à la revalorisation automatique indexée sur l’inflation s’ajoutent, dans certaines communes, des majorations décidées par les conseils municipaux. Résultat : des disparités territoriales de plus en plus marquées, qui impactent directement la rentabilité locative et l’attractivité immobilière. Decryptage par le Réseau Guy Hoquet.

Paris
Une hausse mécanique de 1,7 %
La taxe foncière repose sur la valeur locative cadastrale des logements, révisée chaque année selon l’indice des prix à la consommation (INSEE). En 2025, cette revalorisation se traduit par une hausse moyenne de 1,7 %. Concrètement, la taxe foncière grimperait à 1 090 € pour une maison (contre 1 072 € en 2024) et à 865 € pour un appartement (contre 851 €).
À cette hausse nationale s’ajoutent, dans environ 13 % des communes, souvent petites ou touristiques, des augmentations supplémentaires décidées localement pour compenser la baisse des dotations de l’État ou financer des projets d’équipements.
Certaines flambées sont spectaculaires : Gandrange (Moselle) affiche une hausse record de +137 %, Poilcourt-Sydney (Ardennes) +64 %, ou encore Alzon (Gard) +42 %…
Les grandes villes plutôt stables
Parmi les villes de plus de 50 000 habitants, seules La Roche-sur-Yon (+7 %) et Créteil (+1 %) ont choisi d’augmenter la taxe en 2025. La plupart des grandes municipalités semblent avoir opté pour la stabilité à l’approche des élections municipales de mars 2026.
Les écarts restent toutefois frappants entre métropoles : le taux de taxe foncière atteint 65,79 % à Grenoble, contre seulement 20,5 % à Paris.
Un enjeu d’attractivité immobilière
Au-delà de son rôle de financement des services publics locaux (écoles, crèches, voirie, espaces verts…), la taxe foncière devient un critère central dans les décisions d’achat et d’investissement.
« La fiscalité locale devient un critère aussi déterminant que la localisation ou la qualité du bien », souligne Stéphane Fritz, président du réseau Guy Hoquet. Selon lui, certaines communes perdent en attractivité tandis que d’autres deviennent des opportunités pour les acquéreurs.
Pour les bailleurs, la taxe foncière alourdit une rentabilité déjà fragilisée par la régulation des loyers, les contraintes énergétiques (DPE, travaux) et une réglementation dense.
Résidences secondaires : la double peine
Les propriétaires de résidences secondaires restent, eux, soumis à la taxe d’habitation, supprimée pour les résidences principales mais maintenue pour les logements non occupés à l’année.
Dans les zones tendues, la loi permet aux communes de majorer cette taxe jusqu’à +60 %. Plusieurs grandes villes (Paris, Marseille, Lyon, Nice, Nantes) mais aussi des cités de taille plus modeste (Annecy, La Rochelle, Bayonne, Arles) appliquent déjà ce plafond.
En conséquence, la facture pour un petit logement secondaire peut rapidement atteindre plusieurs milliers d’euros par an, accentuant la pression fiscale sur ce type de biens.