Vers un « statut du bailleur privé » : le gouvernement veut relancer l’investissement locatif
Le lundi 20 octobre 2025
Immobilier et économie
Alors que la crise du logement « arrive à son paroxysme », selon les mots du ministre du Logement Vincent Jeanbrun, le gouvernement s’apprête à dégainer une mesure très attendue : la création d’un statut du bailleur privé. L’amendement était attendu et sera déposé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2026.

statut du bailleur privé
Un signal à destination des investisseurs
Inspiré des travaux menés par le sénateur Marc-Philippe Daubresse et le député Mickaël Cosson, et soutenu par l'ancienne ministre Valérie Létard, ce nouveau cadre fiscal vise à récompenser la détention et la mise en location de logements, neufs comme anciens.
Le dispositif reposerait sur un amortissement fiscal de 2 % sur les revenus locatifs pour les biens neufs, ainsi que sur des incitations spécifiques pour les propriétaires rénovant des logements anciens, notamment dans le cadre de la lutte contre les passoires thermiques.
« Il est urgent d’inverser la tendance », a déclaré le ministre, soulignant le rôle central des bailleurs privés dans l’équilibre de l’offre locative. Depuis la fin du Pinel fin 2024, l’investissement locatif s’est effondré : le nombre d’achats de logements neufs par des particuliers a été divisé par deux en un an.
Un levier « gagnant pour tous »
Dans son communiqué, le ministère vante un dispositif « gagnant pour tous » :
• Pour les propriétaires, un cadre fiscal stable et incitatif ;
• Pour les locataires, une offre accrue de logements à loyers modérés ;
• Pour l’économie, un soutien à la construction, à la rénovation et à l’emploi local ;
• Pour l’environnement, un appui à la transition énergétique via la rénovation et des constructions plus sobres.
« Ce dispositif, tant attendu par le secteur du logement, va redonner confiance aux investisseurs individuels, offrir le moyen de se loger aux locataires et un souffle nouveau à l’économie », a résumé Vincent Jeanbrun.
Une mesure encore en concertation
Le contenu précis de l’amendement reste en discussion avec Bercy et les professionnels du logement. Certains espèrent que les propositions parlementaires seront reprises : bonus fiscaux pour les loyers abordables, exonération d’impôt après 20 ans de détention, ou encore sortie des résidences principales de l’assiette de l’IFI.
Le texte, qui sera débattu lors de l’examen budgétaire, entend répondre à une double exigence : justice sociale et responsabilité économique.
Reste à voir si ce futur « statut du bailleur privé » saura réellement réconcilier les investisseurs avec la pierre et relancer une offre locative en panne.